Incendies de superchargeurs Tesla : jusqu’où ira la défiance envers Musk ?

Saint-Chamond, Loire. Douze superchargeurs Tesla incendiés, un message clair laissé sur le bitume. Derrière ce sabotage, une colère grandissante. Contre une marque ? Ou contre un homme devenu symbole ?

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Par Grégoire Hernandez Publié le 31 mars 2025 à 13h00
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Incendies de superchargeurs Tesla : jusqu’où ira la défiance envers Musk ? - © PolitiqueMatin

Un parking calciné, des câbles fondus, un slogan rageur tracé à la bombe blanche. À Saint-Chamond, l’incendie de douze bornes Tesla n’est pas un simple fait divers : c’est une alerte.

Sabotage ciblé : une attaque frontale contre Tesla

La scène a tout du coup monté. Dans la nuit du 26 au 27 mars 2025, douze superchargeurs de la marque Tesla ont été délibérément incendiés sur le parking d’un hypermarché de Saint-Chamond, dans la Loire. Deux bornes ont été entièrement détruites, les dix autres sont gravement endommagées. Selon la police, la valeur unitaire de ces équipements dépasse les dizaines de milliers d’euros. Sur le sol, une inscription a été retrouvée : « Campagne anti Tesla Born to burn ». Aucun doute sur l’intention. Aucun doute non plus sur la cible. L’enquête, ouverte pour « dégradation et destruction par incendie », a été confiée au commissariat local. Aucune interpellation n’a encore eu lieu pour l'instant.

Ce n’est pas la première fois que Tesla attire les foudres. Mais ce sabotage en France marque une escalade. Car Tesla, aujourd’hui, c’est bien plus qu’un fabricant de voitures électriques. C’est le prolongement d’une figure : Elon Musk. En quelques mois, le milliardaire est passé du rôle d’industriel controversé à celui d’acteur politique de premier plan. Après avoir massivement soutenu Donald Trump pendant sa campagne présidentielle de 2024, à hauteur de 277 millions de dollars, Musk a intégré l’administration républicaine au poste stratégique de directeur du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE). Un ministère taillé sur mesure pour lui par le 47ᵉ président des États-Unis.

Musk au cœur des tensions : est-ce l’entreprise ou l’homme qui est visé ?

Officiellement chargé de « rationaliser l’administration fédérale », Musk a annoncé vouloir économiser 1 000 milliards de dollars en deux ans. Mais ses méthodes interpellent. En mars 2025, il est accusé d’avoir offert des primes d’un million de dollars à des électeurs dans le Wisconsin en pleine campagne judiciaire. Les critiques fusent, les opposants se durcissent. Et Tesla, comme vitrine de cette idéologie néolibérale incarnée par Musk, devient une cible symbolique. L’incendie de Saint-Chamond ne vise pas une technologie : il vise une idéologie. Une politique. Une posture.

Ce n’est donc pas un simple acte de vandalisme. C’est un signal politique. Celui d’une rupture entre une partie de l’opinion publique et une entreprise perçue comme arrogante, dominatrice, omniprésente. Tesla, pionnière de l’électrique, est aujourd’hui engluée dans les controverses climatiques, fiscales et désormais politiques. L’attaque de Saint-Chamond le montre : l’image de l’entreprise n’est plus neutre. Elle dérange. Elle divise. Elle déclenche.

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