La montée inquiétante de la haine en ligne, continue. Et le réseau social d’Elon Musk, Twitter, est au centre de cette tendance. Si bien qu’il est désormais confronté à un défi juridique majeur. L’entreprise est accusée de ne pas avoir supprimé des tweets haineux signalés. Une plainte a même été déposée à son encontre.
Twitter : une plainte pour ne pas avoir supprimé des tweets racistes
Un défi juridique sans précédent pour Twitter
Twitter, le géant des réseaux sociaux basé en Californie, est confronté à une plainte juridique sans précédent. L'entreprise est accusée de ne pas avoir supprimé une série de tweets haineux signalés par des utilisateurs. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans l'établissement de nouvelles normes de contrôle concernant l'antisémitisme en ligne.
Des tweets explicitement racistes et antisémites ont été signalés à Twitter par HateAid, une organisation allemande qui milite pour les droits de l'homme dans l'espace numérique, et l'Union Européenne des Étudiants Juifs (EUJS). Malgré le fait que ces tweets semblent clairement enfreindre la politique de modération de Twitter, ils n'ont pas été supprimés.
Les tweets, souligne The Guardian qui relaye l’information, allaient de la négation pure et simple de l’Holocauste à des menaces. Par exemple, l’un des tweets incriminés déclarait : « les noirs devraient être gazés et envoyés sur Mars avec SpaceX ».
Des conséquences alarmantes de l'inaction de Twitter
L'inaction de Twitter face à ces tweets haineux a des conséquences alarmantes. Des comptes qui ont posté des tweets antisémites ont continué à publier du contenu haineux, mettant en évidence les conséquences du manque de réactivité de Twitter.
« Des études ont montré une augmentation massive du contenu antisémite en ligne depuis le début de la pandémie de Covid-19. En 2022, la Ligue Anti-Diffamation aux États-Unis a enregistré le plus grand nombre d'incidents antisémites aux États-Unis depuis le début de ses enregistrements en 1979 », rappelle The Guardian.
HateAid et l'EUJS ont donc déposé une plainte. Twitter en a été informé en juin 2023, mais aucune date n'a été fixée par le tribunal. Twitter aurait néanmoins réagi en bloquant und es comptes incriminés mais n'aurait pas tout supprimé : la majorité des tweets ont tout simplement été rendus invisibles aux utilisateurs en Allemagne, mais restent accessible sur la plateforme.
La nécessité d'une régulation plus stricte des réseaux sociaux
Cette affaire met en lumière la nécessité d'une régulation plus stricte des réseaux sociaux. Les experts en violence extrémiste affirment que les preuves que la haine en ligne encourage les attaques physiques contre les minorités ciblées sont indéniables. Or, Elon Musk, qui a racheté Twitter en octobre 2022, s’oppose à la censure. Il se définit lui-même comme un « absolutiste de la liberté d’expression » et a, depuis sa prise de contrôle, débloqué des dizaines de comptes bloqués pour des propos violents, antisémites ou racistes.
La pression est donc de plus en plus forte pour que Twitter et d'autres plateformes de réseaux sociaux prennent des mesures plus strictes pour modérer le contenu haineux. La liberté d'expression ne signifie pas l'absence de censure, mais garantit que Twitter est un espace sûr pour les utilisateurs, qui peuvent être libres de la peur d'être attaqués ou de recevoir des menaces de mort ou des dénis de l'Holocauste.