Les échanges diplomatiques pour mettre fin à la guerre en Ukraine se poursuivent. Entre les visites de chefs d’État, les discussions sur l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN et la prise de fonction prochaine de Donald Trump, l’agenda s’accélère.
Ukraine : Macron et Trump à l’épreuve des négociations
Emmanuel Macron, en déplacement en Pologne, participe à la recherche d'une solution de paix entre l'Ukraine et la Russie, tandis que l'élection imminente de Donald Trump aux États-Unis pourrait redéfinir les équilibres géopolitiques.
Emmanuel Macron en Pologne : un sommet stratégique
Le président français Emmanuel Macron se rendra à Varsovie le 12 décembre pour discuter des résultats de ses entretiens à Paris avec Volodymyr Zelensky, président de l'Ukraine, et Donald Trump, président américain élu. Cet échange s'inscrit dans une série de rencontres pour résoudre la guerre en Ukraine. Ces discussions ont porté sur des sujets stratégiques, notamment un potentiel cessez-le-feu immédiat, une demande formulée par Donald Trump.
Donald Tusk, Premier ministre polonais, a souligné que cette rencontre marque une étape importante, la Pologne s'apprêtant à présider le Conseil de l'Union européenne au premier semestre 2025. Macron évoquera également l'aide militaire européenne à l'Ukraine, un sujet important face à l'escalade des frappes russes, comme celle ayant récemment frappé Zaporijjia, causant trois morts.
L'intégration de l'Ukraine à l'OTAN : un obstacle persistant
Volodymyr Zelensky a également relancé les discussions autour de l'intégration de l'Ukraine à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Igor Zhovkva, adjoint à la présidence ukrainienne, a déclaré que cette adhésion reste "irréalisable tant que l'agression russe se poursuit". En attendant, des garanties de sécurité sont en négociation avec les alliés européens.
L'Ukraine demande à intégrer l'OTAN alors que la guerre avec la Russie fait rage depuis bientôt trois ans. Entrer dans l'OTAN permettrait à l'Ukraine de renforcer sa position militaire avant d'entamer des pourparlers de paix, potentiellement cet hiver. L'idée controversée de déployer des troupes européennes sur le sol ukrainien, initialement proposée par Emmanuel Macron, refait également surface, suscitant des débats intenses au sein des États membres.
Donald Trump et le rôle des États-Unis : une nouvelle donne
Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, s'est positionné comme un acteur clé pour la paix. Lors de sa récente rencontre avec Zelensky à Paris, il a plaidé pour un cessez-le-feu immédiat et des négociations inclusives. Ce positionnement diffère des approches traditionnelles américaines, souvent axées sur un soutien militaire accru.
Cependant, les implications de cette prise de position restent incertaines. Si Donald Trump réussit à mobiliser les partenaires européens en faveur d'une stratégie commune, cela pourrait accélérer les négociations. En revanche, son isolationnisme notoire pourrait affaiblir la coalition occidentale face à la Russie.
L'Ukraine en quête de force avant les négociations de paix
Face à une guerre qui s’enlise, et pour laquelle on évoque même l'arme nucléaire, l'Ukraine s'efforce de se positionner comme un acteur en position de force lors des négociations. Le gouvernement ukrainien a récemment annoncé son intention d'organiser un sommet avec ses alliés européens pour coordonner une position commune. L'objectif est clair : garantir des avantages stratégiques sur le champ de bataille.
Cependant, ces ambitions sont freinées par des difficultés majeures. D'un point de vue militaire, les troupes ukrainiennes peinent à contenir les assauts massifs des forces russes, notamment dans l'est du pays. Des rapports récents indiquent que les armées russes, bien que lourdement éprouvées, continuent de progresser dans certaines régions grâce à une stratégie basée sur le nombre et des bombardements intensifs.
En outre, la situation économique intérieure complique la donne pour Kiev. L'inflation galopante, la destruction d'infrastructures critiques et une dépendance accrue à l'aide extérieure affaiblissent le moral des populations et limitent les capacités de l'État à financer un effort de guerre prolongé. Les frappes récurrentes sur les infrastructures énergétiques, notamment durant l'hiver, exacerbent la précarité des civils.
Dans ce contexte, l'Ukraine redouble d’efforts pour obtenir davantage de soutien militaire et financier. Les systèmes de défense aérienne, en particulier, figurent en tête des demandes de Volodymyr Zelensky lors de ses discussions avec les dirigeants occidentaux. "Le monde dispose de suffisamment de systèmes pour nous protéger. La question est politique", a-t-il souligné récemment.