USA : une proposition de loi pour aider Trump à annexer le Groenland

Un jour. Il aura fallu un jour seulement après l'investiture de Donald Trump pour qu'Andy Ogles, un élu républicain, présente une loi qui autoriserait le Président américain à engager des négociations avec le Danemark pour acquérir le Groenland.

Un projet de loi pour appuyer les velléités de Trump

Les visées de Donald Trump sur le Groenland ne sont pas tombées dans les oreilles d'un sourd. Andy Ogles, un élu républicain du Tennessee, celui-ci ayant déposé, le 21 janvier 2025, une proposition de loi intitulée « Rendre sa grandeur au Groenland ». Ce texte a pour objectif d’autoriser le président Donald Trump à engager des négociations directes avec le Danemark en vue de l’acquisition du Groenland, territoire autonome, qui reste néanmoins sous la souveraineté danoise.

Prenant exemple sur Donald Trump, Andy Ogles n'est pas passé par quatre chemins pour défendre sa proposition de loi : « Nous sommes le prédateur dominant, et il est temps de défendre nos zones d’opération face aux activités croissantes de la Chine et de la Russie dans l’Arctique. »

Rep. Andy Ogles on his bill giving Trump the congressional authority to "acquire" Greenland: "We are, quite frankly, the dominant predator" pic.twitter.com/o311Ejzvo2
— Aaron Rupar (@atrupar) January 21, 2025

Pourquoi le Groenland ?

Pour Donald Trump, le Groenland représente bien plus qu’une opportunité géographique. Déjà en 2019, il avait comparé ce territoire à celui de l'Alaska et de la Louisiane, qu'il considère comme des garanties pour la sécurité et la prospérité des États-Unis. Une vision partagée par Michael Rulli, co-rapporteur du texte : « Quelqu'un regrette-t-il l'achat de la Louisiane ou l'acquisition de l'Alaska ? L'acquisition du Groenland représente une expansion audacieuse et essentielle des intérêts américains, qui redonnerait fierté nationale et optimisme à un pays démoralisé par les politiques désastreuses des quatre dernières années sous l'administration Biden. ». Le Président américain justifie ainsi ses velléités sur le Groenland par deux principales raisons :

Stratégie militaire : Avec la base de Thulé déjà implantée sur l’île, le Groenland offre un accès privilégié à l’Arctique, renforçant encore la présence des États-Unis et leur position de thalassocratie dans le monde.

Une vision mercantile : Pétrole, gaz, minerais rares... le Groenland regorge de richesses indispensables à l’industrie américaine et à la transition énergétique.

Levé de bouclier du Danemark

Si les ambitions américaines sont clairement affichées, les réponses de Copenhague et Nuuk sont tout aussi fermes. Mette Frederiksen, Première ministre danoise, a réitéré sa position tout en rappelant à Donald Trump que « le Groenland n’est pas à vendre. » Pour le Danemark, céder un territoire autonome et stratégique serait inconcevable, en particulier lorsque la démarche est aussi agressive.

L’opposition est encore plus vive du côté des Groenlandais. La population, en effet, est particulièrement attachée à son autonomie et soucieuse de préserver son identité face aux velléités américaines. Que nenni pour Donald Trump, malgré cette levée de bouclier, celui-ci persiste à faire la sourde oreille, allant jusqu'à déclarer que « Le Danemark va se faire à l’idée ».