Mardi 11 octobre, dans l’hémicycle de l’Assemblé nationale, la députée écologiste Isabelle Attard a accusé le ministre Jean-Michel Baylet de violences qu’il aurait eu à l’égard d’une ancienne collaboratrice.
Une accusation lourde à l’égard de Jean-Michel Baylet
Les quelques députés présents, mardi 12 octobre, au sein de l’hémicycle de l’Assemblé nationale ont assisté à une scène pour le moins surréaliste. Profitant de son temps de parole et de la présence du ministre Jean-Michel Baylet, Isabelle Attard a accusé ce dernier de faits plutôt graves. « Comment osez-vous vous présenter à l’Assemblée ? Monsieur le ministre, le président de la République a dit vouloir un gouvernement exemplaire, et que la lutte contre les violences faites aux femmes est une exigence », a-t-elle lancé. « Et pourtant, le 11 février 2002, Monsieur le ministre, vous étiez encore sénateur du Tarn-et-Garonne, quand votre collaboratrice parlementaire a porté plainte contre vous à la gendarmerie de Toulouse. »
Et d’ajouter : « Elle était à votre domicile, lorsque vous l’avez frappée, au visage, à plusieurs reprises, Monsieur le ministre. Vous avez enfermé votre collaboratrice chez vous, et vous l’avez contrainte, sous la menace de nouveaux coups, à rédiger sous votre dictée une lettre de démission, Monsieur le ministre. Vous avez chassé votre collaboratrice de chez vous, en pleine nuit, entièrement dévêtue et pieds nus, Monsieur le ministre. »
La défense de l’accusé
D’un ton calme et posé, Jean-Michel Baylet a répondu : « On peut tout romancer mais il y a eu une instruction judiciaire dans cette affaire et elle a été classée sans suite. Le procureur de la République n’aurait jamais classé si les choses s’étaient déroulées comme vous l’avez dit. » Une réponse qui ne semble pas satisfaire l’accusatrice qui avait déjà fait parler d’elle en juin pour avoir porté plainte contre le député écologiste Denis Baupin, là encore pour harcèlement sexuel.
Cette affaire n’est en effet pas la première à éclabousser la classe politique française. Après les frasques sexuelles de Dominique Strauss-Kahn qui ont fait la une des journaux du monde entier, on apprenait il y a six mois que le député écologiste de Paris était accusé de faits de harcèlement et de violences sexuelles. Pas moins de 14 témoignages accablaient l'époux de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.
Cette nouvelle accusation risque de faire tâche d’autant qu’on imagine que si Isabelle Attard a porté ses accusations au sein de l’hémicycle c’est bien qu’elle n’a pas eu d’autres choix et que tous les autres moyens avaient échoué. François Hollande est maintenant prévenu, ce sera à lui de décider du sort de son ministre.