Face à une montée alarmante des violences impliquant des mineurs, le Premier ministre français, Gabriel Attal, a récemment mis en avant plusieurs mesures visant à endiguer ce phénomène. Ces annonces interviennent alors que les forces de l’ordre et les enseignants constatent de plus en plus de violences de la part des mineurs.
Violences des mineurs : les annonces de Gabriel Attal ne passent pas
Les mesures annoncées par Gabriel Attal
Pour lutter contre les violences des mineurs, Gabriel Attal a proposé une atténuation du principe d’excuse de minorité, qui permet actuellement de réduire de moitié les peines encourues par les mineurs. Cette mesure, critiquée pour son aspect potentiellement « populiste » par des professionnels du droit, soulève des questions quant à son efficacité réelle à dissuader la délinquance juvénile. Des figures telles que Myrtis Vinas-Roudières, juge des enfants à Bobigny, remettent en question l'impact de cette mesure, suggérant qu'une peine plus longue ne dissuaderait pas nécessairement davantage les jeunes.
Un autre volet de l'initiative d'Attal est la mise en place d’un contrat entre les écoles et les familles, établissant des droits et des obligations clairs pour chaque partie. Ce contrat, prévu pour entrer en vigueur dès la rentrée de septembre, vise à renforcer la responsabilité des parents dans le parcours éducatif de leurs enfants et les violences qu'ils pourraient avoir. Il prévoit des sanctions en cas de manquements, notamment concernant l'assiduité scolaire.
Enfin, pour garantir que les élèves restent à l'école et diminuer le problème des mineurs qui, après l'école, traînent dans les rues et sont notamment une proie facile pour les trafiquants de drogue, Gabriel Attal a affirmé que « tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8 h et 18 h. » Si cette mesure peut apporter une solution aux parents qui ne sont pas en mesure d'assurer l'éducation de leurs enfants dans l'après-midi, elle pourrait en revanche pénaliser ceux qui voudraient leur proposer des activités extrascolaires.
De nombreuses critiques aux mesures concernant les violences des mineurs
Les réactions à ces annonces sont mitigées, voire négatives. Des avocats et magistrats, tels que Meriem Ghenim, expriment leur désaccord et leur frustration, qualifiant les mesures de simplistes et populistes. La critique souligne un manque de moyens pour les structures éducatives et judiciaires, un problème que ces mesures ne semblent pas adresser de manière efficace.
Certaines personnalités politiques, principalement à gauche de l'échiquier, craignent également un fichage précoce des jeunes, qui les stigmatiserait et les enfermerait dans une spirale de l'échec. Ils semblent craindre que certains professeurs n'aient la main trop lourde sur les mentions présentes dans les dossiers scolaires, et qu'un élève un peu bavard, ou s'étant bagarré une fois dans la cour, reçoive pour l'ensemble de sa scolarité la mention "fauteur de troubles" sur son dossier, et que cela l'empêche d'accéder à des établissements de qualité. Cette mention semble à l'origine conçue pour sanctionner les coupables de harcèlement, ou ceux qui troublent la classe au point que les professeurs soient dans l'incapacité d'avancer dans le programme.