Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, vient de dévoiler les premières mesures de son plan pour protéger les agents publics victimes de violences.
Violences : quelles nouvelles mesures pour protéger les agents publics ?
Le plan de protection du gouvernement pour les agents publics
Lors d'un entretien donné dimanche 17 septembre 2023, au Parisien, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a reconnu que « le phénomène de décivilisation se déverse aujourd'hui sur les guichets de nos administrations ». En 2022, selon les chiffres de la CAF et de Pôle emploi, plus de 56 agents publics sont victimes d'agressions chaque jour. Face à cet ensauvagement de notre société, qui est loin d'épargner les fonctionnaires, Stanislas Guerini a mis en place un plan de protection pour les agents publics victimes de violence. Comme il a tenu à le souligner, ce plan vise « en priorité les agents de guichet » (...) qui sont en première ligne ».
L'une des mesures phares de ce plan concerne le dépôt de plainte. En effet, jusqu'à présent, les agents publics pouvaient porter plainte individuellement contre leur agresseur, à condition que ce dernier ait dégradé des équipements de travail. Pour pallier ce vide législatif, Stanislas Guerini a annoncé la mise en place, à partir de janvier 2024, de l’ouverture du dépôt de plainte par l'employeur en lieu et place de l'agent agressé.
Prise en charge des frais de justice et création d'un baromètre annuel
À cela s'ajoute la prise en charge de la totalité des frais de justice par l'État, ainsi que des frais médicaux et psychologiques en cas de besoin. Le ministre de la Fonction publique a également annoncé une enveloppe d'un million d'euros allouée à l'installation de boutons d'alerte et de caméras de surveillance dans les postes les plus à risque. Les agents publics pourront également suivre, à partir de novembre 2023, des formations pour prévenir les incivilités et savoir comment réagir en cas d'agression.
« Permettre aux agents publics de faire leur travail en sécurité est la première des considérations. C’est le socle, pour pouvoir rendre un service public de qualité » a insisté le ministre lors de son entretien. C'est pourquoi, en plus des mesures annoncées, le plan prévoit la création d'un baromètre annuel pour mesurer l'évolution des violences ainsi que l'efficacité de ses mesures.
Si les mesures du plan de protection devaient rassurer les agents publics, celles-ci ont été très mal accueillies par les syndicats de la fonction publique. Pour eux, le ministre a volontairement coupé l'herbe sous le pied des négociations. La déclaration de Cécile Verzelatti, co-secrétaire générale de l'UFSE-CGT, en témoigne : « Ses annonces ne reflètent absolument pas une concertation, puisque justement nous nous sommes vus ce matin pour discuter de ces futures négociations (salariales et plan de protection). Nous exigeons une méthode différente ».